Heureuses découvertes dans le Bordelais

Les beaux vins du Château Magence en Graves


 


            Dans toutes les appellations vinicoles du monde, il existe quelques châteaux ou domaines meneurs que nous qualifierons de « chevaux de course ». Encore faut-il qu’ils rejoignent la ligne d’arrivée… ou, en parlant de vin, qu’ils maintiennent leur qualité au fil des millésimes.


            Et puis, il y a les châteaux ou propriétés qui tiennent très bien la distance et produisent année après année des vins qui font leur réputation et défendent l’appellation dont ils sont. C’est le cas du château Magence du comte Jacques d’Antras et de la vicomtesse, née Guillot de Suidirault. Ils sont héritiers dans les mêmes murs d’une famille possédant Magence depuis le 18ème siècle. Jusqu’en mars 1937, la propriété était répertoriée en appellation Sauternes, avant de rejoindre les Graves. La production est actuellement d’un tiers de blanc, le double en rouge.


            Nous avions dégusté un vin blanc 2006 du château Magence. Titulaire d’une médaille de bronze en 2008 à Bordeaux, il est constitué de 55% de sauvignon et 45% de sémillon, assemblés après 11 mois d’élevage. Pour notre part, nous avions apprécié l’expression de sa gamme de fruits jaunes et sa complexité discrète. L’agressivité du sauvignon jeune avait harmonieusement fondu pour laisser place aux parfums plus gourmands du sémillon. Aussi étions-nous curieux de  découvrir et déguster le jeune 2009.


            Le directeur technique de Magence portant le nom fleuri de Frédéric Escuredo nous proposa le millésime 2009 à peine mis en bouteille. Comme prévu, le sauvignon dominait dès le premier nez  mais déjà le sémillon pointe ses premiers parfums gras qui, progressivement, prendront de l’ampleur quand le vin se fera.


            Le second vin de Magence sera un rouge 2006 que nous dégusterons à notre retour en Belgique. En chiffres, il est constitué de 40% de cabernet sauvignon, 20% de cabernet franc et 40% de merlot. Le vin a connu un élevage de 22 mois dont 12 mois en futs de chêne français renouvelé par tiers. Ce vin nous laisse un très beau souvenir : complexité et beaucoup de classe. Le nez fruité exprime des accents de groseille, en bouche, suit  une expression de cerise et de vanille. Ce vin gagnera à s’arrondir un an ou deux pour apporter encore du bonheur.


Bernard GEERAERD


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Légende :


- La comtesse née Guillot de Suduiraut


- Le comte Jacques d’Antras qui gère la propriété



Rédigé par B.G.
Posté le 2011-03-19 12:40:05 / ref_article : 297

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