Les oenophiles, amateurs ou non, se souviendront du long débat qui déboucha en France, au changement de l’intitulé « AOC Côtes du Tricastin » en AOC Grignan-les-Adhémar. La plupart des viticulteurs de l’appellation déploraient, à raison, l’assimilation de leur vignoble à la centrale nucléaire voisine et portant le même nom. D’où l’accord assez rapide obtenu sur le choix d’un autre intitulé «  Grignan les Adhémar » pour l’organisation professionnelle du vin de cette région qui a choisi comme sous-titre « notre vignoble est un jardin ».  

            Quelques années à peine après son changement de nom, l’appellation semble bien se remettre puisque, fin avril 2011, les transactions en vrac sont supérieures de 15% à l’année dernière et le prix moyen a progressé de 15% pour atteindre 83,4 Euros/hl.

            Si ce prix ne permet pas de couvrir totalement les frais de production estimés entre 90 et 100 Euros/hl, il permettra, par exemple, aux coopérateurs de bénéficier d’une remontée

d’une dizaine d’euros de leur rémunération qui était tombée à 35 euros/hl. Notez que la crise avait poussé certains viticulteurs à se tourner vers les vins de pays. En revanche, avec plus d’optimisme, le président de l’AOC, Henri Bour, a pour objectif de voir le potentiel de production passer des quelque 50.000 hl actuels monter à 72.000 hl.

            Le nouveau nom semble aujourd’hui apprécié par les distributeurs français pour son élégance. Dans la grande distribution qui ne représente que 22 % des ventes, l’objectif est de revaloriser le prix autour de 4 euros la bouteille. Quant aux consommateurs locaux, ils expriment leur satisfaction de pouvoir à  nouveau présenter sans honte des bouteilles de l’AOC à leurs invités.   

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