Champagne Devaux: d'Epernay à la Côte des Bar et Troyes

 C'est en 1846 que les frères Jules et Auguste Devaux créent ce qui deviendra la marque des Champagnes Devaux. Devaux connaît très vite le succès. Après eux, Madame veuve Augusta Devaux , champenoise de caractère, reprend l'entreprise et la dirige avec énergie et talent.
 A la fin du 19ème siècle, Devaux exporte les trois-quarts de sa production. Installée à Epernay un siècle durant, la marque restera une propriété familiale. C'est en 1987 que Jean-Pol Auguste Devaux, dernier du nom et sans héritier,  décide de confier à une importante coopérative, l'Union Auboise, et à son président Laurent Gillet la destinée de cette maison au passé prestigieux et à l'avenir prometteur.   
 Ainsi l'avenir des Champagnes Devaux se déplace-t-il en quelque 150 km du centre de la région Champagne à sa partie sud, en l'occurrence la Côte des Bar. Il faut savoir que cette Côte des Bar représente plus d'un 5ème du vignoble champenois. C'est là, au sein de l'Union Auboise-Champagne Devaux que 900 viticulteurs oeuvrent au long des saisons pour emmener les raisins à maturité.  Les vignerons suivent un cahier des charges commun intitulé La Démarche Qualité Vignoble. Les champagnes Devaux, notamment la Collection D, sont élaborés à partir de 8O ha de parcelles rigoureusement sélectionnées.
 Champagne Devaux met à la disposition des vignerons-associés une équipe de six conseillers techniques chargés de coordonner la démarche et d'organiser le suivi vinicole.
 Et en dégustation...
 Nous avons dégusté quelques vins de la collection Champagne Devaux à l'occasion d'un repas exceptionnel dans les murs du château de Beaulieu du grand chef Marc Meurin à Busnes (Pas-de-Calais). L'évocation et la description de ce repas fera  l'objet d'un article futur.
 Pour l'apéritif et le premier plat, le choix des responsables Devaux se porta sur un Ultra D, servi en magnum. C'est un assemblage de 65,6% de pinot noir et 34,4 de chardonnay à peine dosé (2 g. au lit.). Vivacité, fraîcheur et longueur en bouche sont très expressifs. Les 3000 bouteilles annuelles ont reposé 5 ans en cave sur lattes. Le même vin accompagnait le premier plat (Truffe du Périgord avec notamment un oeuf de ferme bio poché).
    La maison Devaux, comme l'ensemble de la côte des Bar, est portée sur le cépage pinot noir. Ce qui explique que le vin suivant, accompagnant le homard breton, est une rencontre de 2/3 de pinot noir et 1/3 de chardonnay, issus respectivement de la Côte des Bar et de la Côte des Blancs. Ce vin porte le nom de Cuvée D, il exprime au nez des zestes d'oranges épicés avec une bouche où pointent brioche grillée et vanille.
 Un millésimé 2005 (50% de chardonnay de la Côte des Blancs et 50% de pinot noir de la Côte des Bar) convenait bien à une poularde de Bresse et son risotto truffé. Parfums miélés, pêche blanche, noisette et amande se marient avec bonheur à la chair blanche de la poularde.
 Un rosé concluait bien logiquement cette ode à la bonne chère. Sa robe d'un rosé délicat que ma voisine de table, très Parisienne, bavarde et aussi facétieuse, qualifie de "cuisse de nymphe très émue". Il en ressort aussi des notes d'abricot, un peu anisées avec des parfums subtils d'orange.  Voilà un bref aperçu d'une belle maison.
Bernard GEERAERD
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Légendes:

- Le président Laurent Gillet (Ph. Curien)

- Le sommelier Christian Caron





Rédigé par B.G.
Posté le 2014-02-17 16:50:30 / ref_article : 401

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