Domaine de Courteillac:



Nouveau succès de Dominique Mèneret



 



            Le nom des Mèneret nous était connu
par son père, propriétaire de Larmande, Grand Cru Classé de Saint-Emilion,
château qu'il avait vendu avant son décès pour éviter à ses enfants les
problèmes de frais sur l'héritage.



            Mais Dominique Mèneret est en
lui-même un personnage: né à Saint-Emilion, il entame sa vie sous les meilleurs
auspices, ayant pour parrain et marraine le fondateur de la Jurade de
Saint-Emilion et la propriétaire du Château Ausone. Il est ensuite titulaire
d'une licence en chimie avant de décrocher un MBA à la New-York University.



D'abord
négociant....



            Rentré en France, il commence à
travailler à Paris avant de rencontrer sa future épouse, Marie-Claude Audy. Le
père de cette dernière, négociant à Libourne, demande à Dominique Mèneret de le
rejoindre dans sa société de négoce où il travaillera jusqu'en 1988. Il décide
ensuite de créer sa propre maison en association avec la famille Bernard (du
Domaine de Chevalier) sous le nom de Bernard et Mèneret. Par un changement de
partenaire, la société devient Ballande et Mèneret, avant que Dominique Mèneret
se lance (enfin!) dans le métier de vigneron.



            Ce "changement de casquette"
lui permet de comprendre davantage les deux facettes du métier du vin. Peu de
temps après, il en parle à son ami Stéphane Asséo, alors propriétaire du
Domaine de Courteillac. Ce contact accélérera les choses: Asséo, propriétaire
de Couteillac a envie de s'intaller en Californie et d'y risquer la création
d'un vignoble nouveau qu'il baptisera l'Adventure Winery. Ce sera à Paso-Robles
et Dominique Mèneret ne tardera pas à y investir 36% des parts après avoir
racheté Courteillac à son ami Stéphane Asséo. Comme la famille Ballande n'est
pas intéressée par Courteillac, ce vignoble de 28 hectares devient la
propriété exclusive de Dominique Mèneret. Pas simple à suivre...



Un
Bordeaux Supérieur aux allures de Grand Cru



            Ainsi donc, après avoir touché aux
plus Grands Crus du Bordelais, Dominique se retrouve propriétaire  de ce beau Courteillac en Bordeaux Supérieur.
Soit écrit en passant, Dominique n'aurait pas à avoir honte de son domaine
puisque le critique américain très redouté Robert Parker lui attribuait une
note supérieure à celle de certains Grands Crus célèbres...



            Evidemment, Mèneret a fait appel aux
meilleurs oenologues-conseils pour obtenir le mieux de son vignoble: Michel
Rolland, d'abord, surnommé le "Flying makewiner" (Faiseur de vin
volant) qui, à entendre Dominique, lui a appris une meilleure gestion de la
cuvée, Stéphane Derenoncourt, ensuite, qui a affiné sa connaissance technique
de la vigne et c'est avec Stéphane qu'il continue à travailler pour l'instant.
Dominique Mèneret entretient les meilleurs contacts avec chacun d'entre
eux.   



            Les efforts qualitatifs n'ont pas
tardé à être reconnus. Ainsi le millésime 2007 a-t-il été repéré par le
redoutable dégustateur américain qui lui a accordé plus de points que certains
Grands Crus célèbres. De notre coté, nous venons de déguster six millésimes de
ce vin en compagnie et des commentaires de Dominique Mèneret.



            En dégustant six millésimes de
Courteillac, nous avons pu découvrir les différentes facettes de ce vin dont
chaque année apporte une spécificité bien particulière dont Dominique Mèneret
s'étonne le premier. Ainsi le millésime 2009 possède-t-il curieusement des
parfums et allures de Cru des Côtes du Rhône. Sa couleur est intense et sa
bouche est d'une rare densité. Le 2011 était présenté en magnum. Elégant et
d'un boisé équilibré, il offrait une finale précise. Quant au millésime 2004,
dix ans de bouteille tout-de-même, il présentait un nez aromatique exprimant
des agrumes frais, sa bouche s'ouvrant sur des parfums de cacao avec des notes
un peu animales.  Un vin vraiment prêt à
boire!   



            En troquant son veston de négociant
pour celui de vigneron, Dominique Mèneret a magnifié un vin qui mérite bien
plus que son appellation de Bordeaux Supérieur et c'est à son honneur
d'héritier d'un grand château de Saint-Emilion.



Bernard
GEERAERD





Rédigé par BG
Posté le 2014-06-26 16:56:53 / ref_article : 422

retour : Article