Un livre sur la Wallonie, terre de vins

           Voici quelques exemples assez connus par la notoriété de leurs auteurs.
 Le Domaine du Chenoy a été créé il y a une quinzaine d'années par Philippe Grafé après toute une carrière dans le négoce de vins. A un âge où la plupart des gens se retirent des affaires, cet homme vraiment charmant et au contact facile désire se lancer dans la production de vin, lui qui en a vendu toute sa vie. Sans tarder davantage, il déniche dans la région namuroise un terrain de dix hectares d'un seul tenant. Compte tenu du climat de notre pays moins ensoleillé que dans la plupart des régions vinicoles plus méridionales, Philippe choisit des cépages utilisés dans des pays septentrionaux (Luxembourg, Allemagne...). Ce ne sera pas le cas des deux autres exemples choisis ici, tant le chocolatier Jean Galler à Chaudfontaine en région liégoise, que Raymond Leroy aux environs de Binche, recourent avec succès à des cépages français.
           Il y a 7 ans, 33 ans après avoir lancé la chocolaterie portant son nom, Jean Galler plantait ses premières vignes à Vaux-sous-Chèvremont, non loin de Liège. En réalité, Jean rêvait depuis 30 ans de cultiver dans le Rhône quelques pieds de syrah. Puis, les temps et LE temps changent: le réchauffement climatique fait que Jean Galler rencontre dans notre pays les conditions de faire du vin. Et comme il dispose de terrains autour de sa maison et celle de sa fille Justine, père et fille décident en commun de tenter l'aventure vinicole en restant "sur leurs terres".     
           Chocolatier puis vigneron...
           Si bien qu'en 2008, Jean plante les premiers pieds, optant d'abord pour le Chardonnay, le pinot blanc et le pinot noir. Puis, le conseil d'amis vignerons l'encourageant, Jean poursuit ses découvertes de la culture du raisin et multiplie le choix des cépages. Rapidement, Justine et son père Jean visent le haut de gamme et, comme nous sommes en Belgique, les conditions climatiques se placent parfois dans leur chemin. 
           Certains viticulteurs wallons voient grand et envisagent de planter dans d'autres endroits de Wallonie afin d'effectuer des assemblages...
           Le troisième succès que nous voulons évoquer concerne Raymond Leroy. Issu d'une famille dans le négoce du vin de longue date,  Raymond rejoint le métier après des études secondaires près de Binche et quelques années entre les cours d'oenologie à Montpellier et comme il le dit lui-même, les plages au bord de la Méditerranée voisine.
 Mais tout en travaillant à vendre des vins français, Raymond songe de plus en plus à produire lui-même du vin belge. Un clos de 8 ares plantés en pinot noir au fond de sa propriété familiale servira de première expérience dont nous avions dégusté les premiers résultats (très prometteurs) à l'époque. Puis, Raymond Leroy découvre un terrain assez proche sur un sol crayeux très semblable à celui de la Champagne pour son chardonnay. Un contact concluant est pris à la fois avec le fermier propriétaire et Thierry Gobillard, vigneron à Epernay, dont la maison  Leroy distribue  le champagne par ailleurs. Si bien qu'aujourd'hui, ce sont 21 hectares dont 18 en production d'où Le Clos des Agaises propose et vend en mousseux méthode traditionnelle avec un succès total. Et, selon nous, c'est le mousseux belge le plus comparable aux bons vins de Champagne.
Bref, voilà quelques belles histoires de Wallonie!
Bernard GEERAERD        
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Editions Racine, texte d'Eric Boschman et Marc Vanel, photos d'Odile Van Hellemont



Rédigé par BG
Posté le 2016-08-24 12:51:23 / ref_article : 487

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