Gérard Bertrand célèbre la trentième vendange de ses domaines

          C'était un grand plaisir de participer à la célébration de la 30ème vendange des différents domaines de Gérard Bertrand. Les festivités qui regroupaient des invités de nombreux pays du monde se déroulaient au domaine de l'Hospitalet à Narbonne. 
 Et le moment aussi d'évoquer le parcours incroyable de cet homme né en 1965 et qui possède actuellement quatorze domaines, tous dans le sud méditerranéen languedocien.
          Rien n'est certainement anodin: avant de rejoindre son père dans la viticulture et lui succéder prématurément au décès de ce dernier en 1987, Gérard Bertrand a joué au rugby à un niveau national, au point d'être le capitaine de l'équipe du Stade Français (1993-1994) à Paris. Quasi à la même époque, Gérard décide d'arrêter le rugby en tant que joueur et de se consacrer au vignoble et à ses domaines. L'avenir immédiat nous montrera avec quel succès: trente ans plus tard, il dirige quelque 200 personnes et gère quatorze domaines vinicoles portant sur un total de plus de 800 hectares sur les meilleurs terroirs du sud-est de la France.  
          Et puis, mentionnons " la danseuse" des vins produits par Gérard Bertrand: le Clos d'Ora. Manifestement, Gérard a souhaité en faire le meilleur parmi les vins du sud de la France. Situé sur la commune de La Livinière, en Minervois, le Clos d'Ora est élevé en biodynamie comme la plupart des domaines de Gérard Bertrand. En outre, il est travaillé à l' ancienne, par un cheval. Depuis 2012, le Clos d'Ora est considéré comme le premier Grand Cru du Languedoc, produit à raison de 10.000 bouteilles par an. 
 Inconditionnel de la biodynamie
 La plus importante réponse au réchauffement climatique, c'est rechercher la plus grande précision dans les analyses et dans le choix ...
 A la table du déjeuner parmi les vignerons, le château La Sauvageonne 2013 planté en Terres du Larzac se présente pour l'instant avec un peu d'excès de bois. En revanche, nous apprécions grandement dans sa jeunesse le Domaine de Villemajou 2014 à Boutenac-Corbières. C'est le même vin que nous avions déjà apprécié la veille au cours d'un dîner à Narbonne-ville.
 Un dîner regroupant les vins les plus représentatifs
 Le lendemain, nous avions l'opportunité de déguster quelques-uns des flacons les plus expressifs des domaines de Gérard Bertrand. Un dîner confié au chef maison Laurent Chabert permit de les mettre en valeur.

Le crémant de Limoux (évidemment produit par la maison) avait étanché les plus assoiffés avant de découvrir avec l'amuse-bouche le château La Sauvageonne La Villa 2016, un AOP Coteaux du Languedoc. En sa version rouge, nous lui trouvions une présence excessive de barrique. Ce n'est évidemment pas le cas pour ce rosé.  Il présente une robe d'un rosé pâle et un nez de fraises écrasées avant de s'ouvrir sur une bouche généreuse et de belle longueur.
 Quelques beaux vins...
 Nous montons en gamme et en année avec Cigalus 2009, un IGP Aude Hauterive. Une robe dorée et limpide précède la découverte d'un nez composé de fruits blancs mûrs, de fruits secs et de miel. La bouche est loin de décevoir, ample entre notes de vanille et fruits exotiques, le tout de belle longueur.
 Ce dernier blanc accompagnait un compressé de foie-gras mi-cuit et loup fumé avant que le menu de trente ans de fêtes des vendanges nous propose un Aigle royal Pinot noir IGP Haute Vallée de l'Aude 2012. Un vin que nous connaissions dans des millésimes plus récents achetés et dégustés en Belgique. Avec ce millésime, Aigle Royal présente une robe intense de rouge rubis puis un nez de fruits rouges dominé par la cerise et fruits rouges. En bouche, ce vin présente fin et soyeux mais nous sommes sceptique quant à l'idéal de l'accord annoncé par Gérard Bertrand avec le filet de rouget qu'il accompagnait.     
 Un filet de boeuf de l'Aubrac maturé par les soins du chef avait droit au fameux Clos d'Ora (AOP Minervois La Livinière) en deux millésimes 2013 et 2014. Dans les deux millésimes, le Clos d'Ora se présente avec une densité étonnante, un nez complexe de fruits rouges et noirs et de notes épicées très marquées. La bouche ample et complexe convient idéalement pour se marier avec le filet de boeuf de l'Aubrac maturé, avec millefeuille de blettes, queue de boeuf et moelle.
 Pour conclure, un Rivesaltes 1955
 Un repas anniversaire chez Gérard Bertand ne pouvait pas se conclure sans la note moelleuse d'un de ses grands Rivesaltes, en l'occurrence le Legend Vintage de 1955. Une composition chocolatée "Valrhona bio, poivre timut et guanaja" nous semble le beau prétexte à ce merveilleux et rare AOP Rivesaltes 1955.     
 Il est trop rare de déguster un vin de cette région ET de ce millésime de cette qualité.
Dès que l'on déguste les premières gouttes de ce vin, on découvre un beau mariage avec l'aspect chocolat-pimenté du dessert. Auparavant, nous aurons apprécié le nez de fruits secs. La bouche est (évidemment) puissante et très subtile toute en longueur.
 Une invitation et un séjour se concluant de la plus élégance façon... 

Bernard GEERAERD
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Légendes:
- Gérard Bertrand, grand producteur du vin dans le sud-ouest de la France, patron des lieux et ancien champion de rugby.
- Une vue du déjeuner en plein air, Gérard Bertrand au centre.
- Gérard Bertrand en pleine discussion




Rédigé par BG
Posté le 2017-12-04 13:22:07 / ref_article : 514

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