Heureuse redécouverte du New Gallery

Nous étions allés déjeuner au New Gallery « in tempore non suspecto », il y a une quinzaine d'années avec un ami dont c'était l'une des cantines. Et, bien que le décor ait complètement changé, nous nous souvenions du lieu installé entre le Palais de Justice et le boulevard de Waterloo, à Bruxelles.
De fait, installé en Belgique depuis 1971, le patron Tam Nguyen proposait ce premier restaurant asiatique High Tech dès 1988 dans la rue du Grand Cerf, rompant avec les (trop) nombreux restaurants asiatiques semblant se sentir obligés de proposer un décor de dragons et autres chinoiseries de grand bazar. Soit dit en passant, Tam Nguyen dut faire montre d'un réel courage pendant les quatre années où les travaux au ministère des Affaires Etrangères voisin se posèrent en embûches pour la visite de sa clientèle.
Déjà lors de notre premier passage et encore plus cette fois-ci, Tam Nguyen y fait démonstration de la vraie cuisine thaï, et de façon plus large, asiatique en se concentrant sur la vérité des plats après avoir respecté l'aspect des lieux tels qu'ils sont décorés dans le pays où il est né.
Conscient de ce que la clientèle attend de l'innovation même quand elle ne le dit pas, le patron a anticipé en rénovant son restaurant dans les grandes largeurs : en collaboration avec un bureau d'architecture de Saïgon, le décor et son mobilier ont été transformés dans un sens d'épuration sans concession au confort, en séparant les salles par un élégant rideau, ce qui permet à chacun de ressentir plus d'intimité. Dans le même temps, quelques éléments du passé ont été préservés, tels le sympathique bar courbe, les colonnes rondes ou les murs inclinés.
Notre menu de ce soir: en entrée, carpaccio de bœuf et langoustines aux sésames, canard laqué et magret de canard grillé en suite. Les portions sont généreuses et leur présentation vraiment alléchante. Pour les accompagner, notre choix s'est porté sur un Saumur Champigny (château de Villeneuve, 25 euros) de belle tenue, s'accordant bien avec nos plats. Et pour terminer sur une note bien thaïlandaise, notre dessert était fait de beignets à la banane.
Dirigée par son épouse Lanh, la cuisine propose une carte courte mais équilibrée, laissant une belle place aux suggestions telles la soupe de raviolis aux langoustines façon « pakse », le poulet sauté aux noix de cajou et ananas frais ou le bœuf angus grillé aux feuilles de lop. Plusieurs potages thaïlandais sont mis en avant, de même que des préparations de fruits de mer au coco ou au curry rouge. B.G.
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légende : un coin du restaurant





Rédigé par B.G.
Posté le 2007-02-01 08:27:25 / ref_article : 64

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