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Editorial du mois de mai 2007

Les 20-25 ans et le Vin

Avec la présentation à Bruxelles de la prochaine édition de Vinexpo qui se tiendra à Bordeaux du 17 au 21 juin 2007, le président Jean-Marie Chadronnier et le commissaire général de Vinexpo Robert Beynat ont présenté les conclusions d'une étude sur « Les 20-25 ans et le vin ». Dans plusieurs pays européens dont la Belgique ainsi qu'aux Etats-Unis et au Japon, des groupe de jeunes de toute origine ont été confrontés au même questionnaire. Une seule condition : qu'ils aient déjà dégusté du vin et que le sujet les intéresse.
Pour être franc, les résultats de cette étude vont dans le sens de ce que nous pensions et, au-delà de quelques considérations variant suivant les continents, l'avis des jeunes Français et Belges sur le vin n'est pas très différent de celui des jeunes Anglais ou Etats-Unisiens.
Pour la plupart des jeunes de 20 à 25 ans, la découverte du vin intervient avec le passage dans l'âge adulte, l'acquisition de l'autonomie individuelle et de nouvelles responsabilités et préoccupations. Dans le rapport de ces jeunes au vin qui est présenté comme un plaisir « assumé » sans culpabilité, la préoccupation de santé reste latente et le message de modération/prévention est restitué.
Sur le plan de l'image et de l'imaginaire du vin, l'étude constate d'abord une culture commune. Elle concerne les pays du vin , « les paysages de vignes » voire « les châteaux », l'art de déguster le vin, l'art de marier les vins et les plats. Quant aux différences de perception, les jeunes Français et Belges insistent sur la facette « noble »/élitiste (« les grands crus, l'aristocratie, les grands domaines… ») et la facette « rustique »/populaire au sens positif : « les petits vins, l'artisanat du vin, les petits restos… ».
Les jeunes Anglais sont partagés entre leur proximité de l'Europe du vin et des références prégnantes au Nouveau Monde : « La France, bien sûr, on voit du vin partout, les paysages…L'Italie, l'Espagne, c'est dans leur tradition » mais aussi l'Australie…l'Afrique du Sud… l'Amérique du Sud » avec une image du vin plus médiane qui n'est polarisée ni sur le « rustique » ni sur le « noble ».
Quant aux jeunes Nord-Américains et Japonais, ils sont plus focalisés sur la dimension « sophistiquée » de la consommation du vin.

En tant que plus de 40 ans, il est intéressant de découvrir aussi l'image mature qui est attachée par les jeunes amateurs au fait de déguster du vin et, plus rassurant, le fait que « le vin définit les gens plus raisonnables » (USA), ou « un signe que l'on devient plus posé, qu'on fait moins le fou » (Belgique). Le vin est alors un modèle de consommation plus qualitatif que quantitatif.
Envisageons maintenant de façon plus légère les phénomènes de mode autour du vin. En France et en Belgique, il y a la mode du néo-traditionnel, associée aux bars à vins, et une autre plus « chic » liée aux figures médiatiques et au succès des cours/clubs d'œnologie. En Grande-Bretagne, on évoque davantage la présence du vin dans les bars modernes et design. Au Japon, c'est le marketing du produit et du cadeau : « c'est devenu la mode d'offrir à sa copine une bouteille de son année de naissance ». Aux Etats-Unis, on évoque le phénomène de marque qui a su rendre le vin « plus fun » et « plus jeune ».
Restent des freins à la consommation, que l'on ne peut pas ignorer. D'abord, les difficultés à savoir choisir et consommer le vin, « c'est compliqué, y a beaucoup de vins, on peut faire des erreurs (France), « j'ai peur d'acheter une bouteille qui n'ira pas avec le repas » (Angleterre). D'autres redoutent une offre pléthorique, très (trop ?) diversifiée dans les rayons. C'est un problème que l'on retrouve de façon assez semblable dans tous les groupes interrogés. Tout comme la conclusion qui reste commune à tous les 20-25 ans interrogés : tous projettent dans un futur relativement proche une consommation plus fréquente, plus régulière, plus diversifiée et plus qualitative, à mesure que leur mode de vie continuera d'évoluer, que leur pouvoir d'achat augmentera et qu'ils gagneront en expérience et en connaissance du vin.
Bref, retenons-en que les jeunes ayant de 20 à 25 ans aujourd'hui qui s'intéressent au vin ont une approche qui semble sage et peu différente de celle de leurs aînés.
Bernard GEERAERD
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légende : Robert Breynat, commissaire général et Jean-Marie Chadronnier, président de Vinexpo, Photo Mme Ginion

Rédigé par Bernard Geeraerd
Posté le 2007-04-25 16:47:14 / ref_article : 17

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