Pour qui suit le parcours, les déclarations et les prises de position du chroniqueur gastronomique Périco Légasse, le "Dictionnaire Impertinent de la Gastronomie" qu'il vient de signer est dans le droit fil du personnage tel que nous le connaissons par la télévision. Autant l'écrire dès maintenant: nous partageons bon nombre de ses colères et irritations face au grand n'importe quoi que représente l'attitude des décideurs- politiques ou économiques- face à l'état du manger dans le Nord de l'Europe, en particulier en France et chez nous.

            De Ferran Adria, "maître" de la cuisine moléculaire installé au "Bulli" à Rosas (Catalogne), il dit- et nous le déplorons avec lui- "qu'on ne va pas au Bulli pour manger mais pour contempler l'oeuvre du maître". Autre déviance claire à la bonne chère telle que nous l'entendons et la défendons.

            Mais, reconnaissons-le volontiers, nous lirons et vous transmettrons l'éloge étonnant mais que nous croyons sincère de Périco Légasse à la Wallonie en tant que "province culinaire française". Soyons clairs: en principe, aucun Belge ne supporte d'être assimilé à nos voisins français même si nous apprécions la majorité d'entre eux. Et nous n'acceptons pas plus d'être considérés comme une province mineure française. Mais quand Périco Légasse flatte notre orgueil en écrivant que "force est de constater que ce territoire francophone est celui où la cuisine française est le mieux respectée", nous pensons sans fausse modestie qu'il a raison.

            Cela dit, nous venons de passer un week-end à Paris et nous avons réussi à y déjeuner et dîner de choses savoureuses et à un prix parfaitement raisonnable, même pour des Belges!

            Bref, vus de Bruxelles, l'oeil acide et la sévérité de Périco Légasse nous semblent légitimes.

Bernard GEERAERD 

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Dictionnaire Impertinent de la Gastronomie, par Périco Légasse, François Bourin éditeur.  

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